Emmenée par Team Brunel durant les premiers jours, la flotte a d’abord pointé au Nord-Est, bien loin du chemin vers Auckland. Mais il fallait contourner une zone anticyclonique et aller chercher une bascule de vent dans le Nord de Taïwan. En raison de quelques ennuis d’accès à Internet pour récupérer les fichiers météo via satellite, Dongfeng a pris le parti de ne pas quitter MAPFRE, son frère d’armes depuis quatre mois maintenant et le début de cette Volvo Ocean Race.
Finalement, ce n’était pas les Espagnols qu’il fallait accrocher mais les Hollandais de AkzoNobel. L’équipage de Simeon Tienpont a accusé du retard à la sortie de Hong Kong. De concert avec Scallywag, mené par David Witt, ces deux bateaux ont finalement bénéficié de ce timing décalé avec le reste de la flotte. La météo leur a été favorable. Ils ont pu rester plus proches de la route directe et couper court. Après sept jours de bataille très intense pour tous les équipages, le tandem de l’Ouest navigue en tête mais leur angle d’attaque au reaching est actuellement moins rapide que celui des bateaux au vent. Team AkzoNobel mène avec 29 milles d’avance sur Scallywag, 47 sur MAPFRE et 49 sur Dongfeng.
Ces écarts seront de courte durée car la flotte devrait se regrouper pour la traversée de la grande muraille tropicale. En effet, c’est bientôt l’heure du Pot-au-Noir ou plutôt “des” Pot-au-Noir car ils sont deux dans cette région : la zone de convergence intertropicale comme nous la connaissons en Atlantique et la zone de convergence du Pacifique Sud qui s’étend de la Nouvelle Guinée, au Vanuatu et au Nord de la Nouvelle-Zélande.
Cela s’annonce déjà pénible mais, en plus, actuellement, le cyclone Gita vient ajouter son grain de sel. Après avoir passé les Tonga et bientôt les Fiji, il se transforme en tempête tropicale et s’évacue vers l’Australie tuant sur son passage la circulation de l’air sur toute la zone et laissant un grand vide où les voiles des Volvo Ocean 65 auront du mal à se gonfler… « Le cyclone se déplace vers l’Ouest et ne sera pas un danger pour la flotte. En revanche, quand ils vont entrer dans le deuxième Pot-au-Noir, je m’attends à ce que ce soit un peu le grand bazar, » explique le météorologue de l’équipe, Marcel Van Triest. « Le risque est d’être trop à l’Ouest mais la séparation Est-Ouest de la flotte est maintenant assez insignifiante donc toutes les options sont possibles. » (Lire son interview).
L’entrée dans le premier Pot-au-Noir s’annonce entre jeudi fin de journée et vendredi, et le second en fin de week-end. Pour autant, l’humeur est bonne à bord de Dongfeng, chacun se repose après un début de course au près, très humide et physique comme le confie le skipper dans son message du jour, à lire ici.
