Dongfeng leader en plein solstice

Dongfeng mène actuellement la danse du solstice d’été sur la dernière étape de la Volvo Ocean Race 2017-18. Après un bon départ hier, l’équipage de Charles Caudrelier est sorti de la rivière de Göteborg en deuxième position. Le bateau chinois avec également à son bord les Français Pascal Bidégorry, Marie Riou et Kevin Escoffier, a tiré les bons bords le long des côtes suédoises, cap vers la première marque de parcours située dans le Sud de la Norvège. Au coude à coude avec son rival MAPFRE, les hommes et femmes de Dongfeng ont finalement enroulé en tête cette première marque en milieu de nuit avant de redescendre à pleine vitesse et creuser l’écart en repassant ce matin au large de Göteborg. Désormais, la flotte se dirige vers le port d'Aarhus au Danemark où les concurrents ont une seconde marque à passer… Ils y sont attendus cet après-midi. Ce sera ensuite l’heure d’enrouler la péninsule danoise pour rallier la Hollande et le port de La Haye qui doit consacrer le vainqueur de cette 13e édition du tour du monde en équipage, dimanche, dans la journée.

La nuit n’est pas tombée en ce 21 juin et les paupières ne se sont pas fermées non plus en plein solstice suédois. Ces 700 milles (1 300km) de parcours en zigzag entre Göteborg et La Haye sont truffés de passages à niveau, de transitions météo, de zones d’exclusion et de marques de passage. Cette ultime étape ressemble plus à une grande manche in-shore ou à une finale de Solitaire du Figaro qu’à du large et l’équipage de Dongfeng est armé pour cela.


La Néerlandaise Carolijn Brouwer se dirige vers le pays où elle a grandi et est reconnue pour être l’une des meilleures régatières au monde. Après trois olympiades, cette mère de famille dispute sa troisième Volvo Ocean Race et la victoire est à portée de mains. “La guerre a commencé !” déclarait-elle hier une heure après le départ au reporter embarqué sur Dongfeng. La veille au soir, Carolijn avait rappelé l’importance de ce rendez-vous : “Je suis sur le point de disputer la course la plus importante de ma carrière. Il y a trois bateaux à égalité de points (MAPFRE, Team Brunel, Dongfeng) et c’est unique d’avoir la possibilité d’écrire l’histoire. Nous avons accompli tellement chose ensemble avec Dongfeng, il est temps d’en finir. Je suis prête à me battre, prête à être agressive et à pousser comme jamais je ne l’ai fait dans ma vie.”

Premiers après le front

Hier, en fin de journée, la flotte a négocié le passage d’un front et Dongfeng était bien placé comme l’explique le Malouin Kevin Escoffier près de la table à cartes. “Le front est passé, nous savions qu’il allait arriver et qu’il serait rapide. C’est pour cela que Pascal voulait qu’on soit sous le vent des autres et nous avons viré assez tôt, juste après être sortis de Göteborg. Maintenant, le positionnement n’est pas mal et il faut aller vite. C’était la première phase de cette étape. La prochaine sera le passage de la bouée au Nord.”

Et vers minuit heure locale, Dongfeng a enroulé cette marque en tête alors qu’on apercevait les lumières de la côte norvégienne dans la pénombre mais aussi MAPFRE dans le tableau arrière puis Team Brunel qui croisait quelques minutes plus tard. Une descente au portant a ensuite débuté. Dongfeng est resté sous la flotte pour un long bâbord. C’était le plan établi avec Marcel Van Triest (hollandais et météorologiste du team) avant le départ. “Nous savions que nous pourrions avoir plus de vent et plus de droite (plus favorable) et dans ce cas, c’est gagnant,” explique-t-il. Les barreurs Daryl Wislang, Stu Bannatyne, Kevin Escoffier, Jackson Bouttell se sont relayés et le bateau a déboulé toute la deuxième partie de nuit à des vitesses moyennes de 20 nœuds.

“Au Nord de la Suède, il n’y a pas de nuit et c’est la même chose à bord de Dongfeng” témoigne la brestoise Marie Riou, “Nous n’avons pas dormi ou presque ces dernières heures. Là, nous menons encore la flotte avec 20 à 25 nœuds de vent au portant. Il y a eu beaucoup de manœuvres et peu de repos mais tout va bien.”

“Maintenant, la flotte va se comprimer,” conclut enfin Marcel Van Triest. “A Aarhus, ça va refaire un petit coup d’élastique avant une nouvelle transition…tout reste encore à faire.”