Charles Caudrelier: Je ne supporte plus les repas lyophilisés

Nous sommes partis de Hong Kong il n’y a que quelques jours mais beaucoup de choses se sont passées déjà à bord de Dongfeng.

Le départ était très intense, au près, et j’imagine que pour les gens qui suivent la course sur la cartographie, c’était un peu étrange de nous voir monter au Nord-Est pour aller en Nouvelle-Zélande….tout en rallongeant autant la route.

Nous avons remis le cap sur une trajectoire plus directe vers Auckland et une fois de plus nous sommes au contact avec l’autre bateau rouge - MAPFRE – qui croise depuis plusieurs jours à quelques mètres de nous.

Après 24 heures de course, nous avons perdu la connexion Internet et nous naviguions à l’aveugle, sans mise à jour des prévisions météo. Nos fichiers étaient trop anciens pour que nous puissions être certains de ce que nous faisions alors nous avons fait un choix tactique : rester au plus proche de nos grands adversaires, MAPFRE !

Malheureusement, pour la première fois dans cette course, leur choix de routage n’était pas le meilleur. Ils ont navigué un peu trop à l’Est alors que les bateaux dans l’Ouest, en particulier Team AkzoNobel, ont opté pour un meilleur choix qui correspondait finalement exactement au routage que nous avions avec nos anciennes prévisions.

Maintenant, nous avons résolu le problème de connexion Internet et nous travaillons dur pour garder MAPFRE dans notre sillage. Et ce n’est pas chose facile car, depuis 24 heures, la distance maximale entre nous a été de 500 mètres !

J’ai essayé de les appeler à la radio mais il n’y a pas eu de réponse, ils n’étaient probablement pas de bonne humeur juste après que nous soyons repassés devant ce matin.

Désormais, toute la flotte navigue dans la même direction, à la recherche du meilleur point de passage pour traverser le terrible Pot-au-Noir. Nous profitons de ce temps pour nous reposer après ces premiers jours difficiles.

L’ambiance est vraiment bonne à bord mais quelques membres de mon équipage sont un peu jaloux de mes repas. En effet, à bord de Dongfeng chaque marin a son propre menu, c’est à dire que nous avons un choix personnalisé de repas lyophilisés et collations.

Mais j’ai un problème, pour ma troisième Volvo Ocean Race, je ne peux plus supporter la nourriture lyophilisée. J’ai donc quelques privilèges sur cette étape que - en tant que bon Français - j’ai gagné en faisant la grève de la faim sur deux étapes.

Mon menu est maintenant cassoulet et gratin dauphinois ... Des traditionnels repas frais venus de France ! Parfois, il y a quelques avantages à être skipper ...

Charles