« Une étape qui va être passionnante à suivre » Charles Caudrelier

Le brouillard s’est levé une demi-heure avant le coup d’envoi. Le soleil s’est glissé entre les nuages et la brise a pu s’établir à une quinzaine de nœuds de Sud-Ouest pour le départ cet après-midi de la 9ème étape de la Volvo Ocean Race entre Newport et Cardiff.

Le parcours en baie a confirmé les équipes en forme du moment. Les Espagnols de MAPFRE ont d’abord mené le ballet suivis comme leur ombre par Dongfeng. Les deux ‘red boats’ ont vu ensuite l’insolent Peter Burling, prendre la main, à la barre de Team Brunel. Les trois bateaux ouvrent donc la marche pour le début de cette transatlantique à haute tension qui compte double. Au briefing météo ce matin à la base de Dongfeng, Charles Caudrelier, entouré de son équipage et du météorologue du team, Marcel Van Triest, faisaient l’inventaire des embuches possibles sur la route et elles sont nombreuses…

Charles Caudrelier, skipper de Dongfeng : « Nous avons un choix à faire demain matin pour prendre une route Nord ou Sud. Ce n’est pas forcément un choix déterminant mais qui peut créer un écart. La flotte va être un peu perdue car la météo n’est pas très claire. Si, à un moment on ne se voit plus, on ne sait pas ce que l’autre fait, on prendra une décision et on pourra être surpris au classement d’après. Ensuite, il y a un long ‘run’ de vitesse où les bateaux peuvent casser, il va falloir faire attention tout en allant vite car nous n’avons pas le choix. L’arrivée sera très compliquée, voire même foireuse avec peu de vent et beaucoup de courant, ça peut faire une arrivée aussi dramatique qu’à Newport. On va un peu se regarder, si on se perd de vue, on ne pourra pas se contrôler. Et on risque de se retrouver à un moment dans la même zone car on va tous aller chercher un point identique. Tout peut évoluer, ça va être une course passionnante à suivre à terre car je ne vois pas la flotte rester tout le temps ensemble. »

Marie Riou, régleuse : « Plusieurs options se dessinent. Je pencherais pour faire la route la plus chaude, au Sud, mais j’irais là où on me dit d’aller (rires) ! C’est entre les mains de Charles et Pascal (Bidégorry, le navigateur). Je pense que le premier qui sera en tête de la flotte prendra la route et tout le monde se suivra ou alors, il y aura de gros écarts et on se rejoindra plus tard au milieu de l’Atlantique. On est sur la fin de la course, c’est une étape qui compte double et le top serait d’arriver premiers. Après, on verra ce que les adversaires feront mais toute l’équipe a envie d’arriver en tête à Cardiff. C’est ma première transatlantique et il va y avoir 24 heures très dures dans du vent fort mais sinon ce n’est qu’une manche de 8 – 9 jours, donc après les dernières longues étapes, cela ne peut être qu’une partie de plaisir. C’est aussi le retour en Europe. Il va falloir qu’on arrive en forme dans la baie de Cardiff qui pourra être décisive et où tout pourra encore se jouer. »