BLOG de Martin Keruzoré (OBR) ‘Nous sommes toujours trop lents pour Franck…’

On comprend mieux après quelques heures de navigation avec lui comment ce gars en est arrivé là.

Surdoué, génie, perfectionniste, je ne sais pas. Franck a embarqué à bord début de semaine au départ de Melbourne, sans jamais avoir régaté ou s’être entraîné sur un VO65. Après seulement quelques milles laissés dans notre sillage, nous trouvons un nouveau navigateur intégré et investit à la performance de Dongfeng Race Team. Son regard est affuté, vif, on sent que ça va vite, très vite là-dedans. Il scrute et analyse le moindre détail, le moindre réglage.

Il n’hésite pas lui-même à aller vérifier les réglages des voiles d’avant pour être certain que le bateau est à 100% de ses capacités. A croire qu’il ne ferait confiance à personne le Franck. Quand il n’est pas satisfait de la vitesse du bateau, ce qui arrive très souvent, il sort de sa cachette et se jette sur la barre à roue pour prendre possession des sensations afin de comprendre pourquoi ou comment. Il peut lui même passer tout en revue, en allant se faire rincer de la proue à la poupe et investiguer de la girouette au bulbe de quille afin de trouver l’élément perturbateur.

Nous sommes toujours trop lents pour Franck, la satisfaction est absente de son vocabulaire, il y a toujours mieux, toujours plus efficient et plus rapide. A croire que pour réussir il faut être un peu taré sur les bords, ça en devient limite ne fatiguant rien qu’à le regarder et l’écouter. Il ne s’arrête jamais, il court partout malgré la petitesse du navire, c’est usant. Une chose est sûre, cela a déjà fait ses preuves et ce très grand marin impose un immense respect.